Page:Lacenaire, éd. Cochinat, 1857.djvu/173

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cet effet, tout réel qu’il était, avait servi au premier endosseur à en fabriquer ou à en faire fabriquer de faux. En même temps, elle le priait de s’assurer de la personne de Jacob Lévi, pour arriver, par son canal, jusqu’au premier endosseur.

On attendait donc Lacenaire au débotté, pour ainsi dire, et il n’avait garde de l’échapper, puisqu’avec un peu de patience on l’aurait pris au piège chez M. Prasson, muni de la fausse traite qu’il venait y apporter.

Le matin, on savait déjà son arrivée à Beaune, et on ne le perdit pas de vue. Il ne se doutait de rien, et, du côté de ses surveillants, on ignorait complètement ses antécédents ; il n’était que suspecté de faux en écriture de commerce !


CHAPITRE XXVII.

La meute invisible. ― Le lieutenant de gendarmerie et le procureur du roi. ― La fatalité.


Dans quelle anxiété eût été le parquet de Beaune, s’il avait su de quoi il s’agissait au fond !

Lacenaire descendit dans le meilleur hôtel de la ville, y déjeuna et alla au café. Tandis qu’il prenait sa demi-tasse avec un habitant du pays, un individu à moustaches, ayant la tournure militaire, s’assit à la même table que lui et se mit à le regarder fixement et attentivement.