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Page:Lacenaire, éd. Cochinat, 1857.djvu/180

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— Oui, je sais que vous vous y prenez d’une façon loyale.

— Réfléchissez donc. Si je puis faire pour vous quelque chose qui soit compatible avec mes devoirs, j’entends, je le ferai.

— Alors, je vous demande une faveur.

— Elle vous sera accordée si elle est acceptable.

— Eh bien ! je suis chargé de fers, cela m’ennuie, parole d’honneur ! Je suis un bon prisonnier, je ne veux pas m’évader.

Et il montrait ses bras enchaînés. Le lendemain, on lui ôta ses fers.

Lacenaire, après avoir réfléchi toute la nuit aux paroles des chefs de la police de sûreté, voyait, à n’en pouvoir douter, qu’il avait été vendu par François ; aussi, le second jour de son arrivée au dépôt, dès que ces fonctionnaires se furent présentés dans sa prison :

— Monsieur Allard, dit-il, je vais vous faire connaître mes complices.

— Quels sont-ils ?

— C’est François lui-même et un autre.

— François ! mais on ne l’a pas reconnu lors des confrontations ?…

— C’est qu’il s’est empressé de changer de vêtements et de couper ses favoris. Je donnerai au reste des preuves de ce que j’avance, et j’établirai qu’il a été avec moi là et là.

On lui dit aussi qu’Avril l’avait recherché pendant huit jours et avait fait connaître son vrai nom de Lacenaire en conduisant la police chez sa tante de la rue Barre-du-Bec.