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Page:Lacenaire, éd. Cochinat, 1857.djvu/210

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Montorgueil, d’après celles des médecins qui visitèrent le cadavre des Chardon, et par la présence inexpliquée d’un couteau ramassé sur le lieu du crime, qu’il y avait trois assassins apostés pour tuer le garçon de caisse, et que trois autres avaient participé au meurtre du passage du Cheval-Rouge ; la Justice, disons-nous, crut devoir faire tous ses efforts pour amener Lacenaire à découvrir le troisième criminel, ce sanglant inconnu, qui, selon son intime conviction, s’était servi du couteau brisé, trouvé dans la chambre de la vieille femme.

Des précautions extraordinaires avaient été prises pour empêcher, entre les accusés, une collision que les rumeurs de la prison signalaient comme imminente. La garde avait été doublée, et deux agents de la police de sûreté, placés derrière eux, surveillaient leurs mouvements.

Un instant avant l’ouverture de l’audience, Lacenaire se mit à causer amicalement avec les deux gendarmes au milieu desquels il était assis.

M. Dupuy, conseiller à la Cour royale de Paris, présidait la Cour d’assises ; M. Partarrieu-Lafosse, avocat-général, occupait le siège du ministère public ; Me Brochant, avocat stagiaire, défendait Lacenaire ; Me Laput était le défenseur de François ; Me Vidallot plaidait pour Avril. Les témoins étaient au nombre de cinquante-cinq.

— Accusé, levez-vous, dit M. le président à Lacenaire. Comment vous appelez-vous ?

— Pierre-François Lacenaire.

— Votre âge ?