Page:Lacenaire, éd. Cochinat, 1857.djvu/231

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R. Oui, parce qu’il n’y avait qu’une seule chambre de disponible.

M. le Président retrace avec une grande fidélité à l’accusé Avril tout ce que Lacenaire a dit en son absence. Il fait venir ensuite l’accusé François et lui demande depuis quelle époque il connaît Lacenaire.

François. — Depuis le 1er janvier de cette année. J’avais dit, dans mon interrogatoire, à M. le juge d’instruction, que je le connaissais depuis la fin de décembre ; c’est une erreur. Comme j’étais proscrit par la police pour un autre délit pour lequel j’ai déjà été condamné à trois ans de prison, et obligé de me cacher constamment, je n’ai pu conserver l’époque dans ma faible mémoire.

M. le Président. — Ce souvenir vous revient tardivement, mais heureusement, car s’il était vrai que vous n’eussiez connu Lacenaire que depuis le 1er janvier, toute l’accusation à votre égard disparaîtrait ; il serait prouvé que vous n’avez pas commis avec lui le crime du 31 décembre.

François. — Comment aurais-je commis un crime le 31 décembre ? J’étais alors à Issy, à deux lieues de Paris. Je suis parti le matin chercher de l’ouvrage, de chantier en chantier. N’en ayant pas trouvé, je suis allé chez un de mes parents à Issy pour réclamer des secours.

D. Sous quel nom connaissiez-vous Lacenaire, le 1er janvier ?

R. Sous le nom de Bâton et ensuite sous celui de Gaillard.

M. le Président. — Vous avez dit, dans un de vos