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Page:Lacenaire, éd. Cochinat, 1857.djvu/232

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interrogatoires : « J’ai couché chez mon ami Soumagnac avec Bâton ; or, messieurs les jurés ne confondront pas le véritable Bâton, aujourd’hui connu, avec Lacenaire, qui portait alors le nom de Bâton.

Lacenaire ne peut contenir en ce moment le rire qu’il s’efforce de comprimer depuis quelques instants, il laisse éclater enfin les marques d’une vive hilarité.

François. — J’ai dit cela, il est vrai, à monsieur le juge d’instruction ; mais, je me trompais, et je suis convaincu de mon erreur. Le 31 décembre, j’ai couché chez Soumagnac, mais non pas avec Lacenaire.

D. N’avez-vous pas été chez votre tante avec Lacenaire et Bâton ?

R. Quel Bâton ?

Lacenaire rit à se tenir les côtes.

D. Non pas Lacenaire, mais le véritable Bâton, celui qu’on nommait Alphonse ?

R. Je connais deux ou trois Alphonse, comme je connais plus d’un Bâton.

M. le Président. — Il est résulté de la procédure que vous avez dîné le 31 décembre avec Lacenaire, si je ne me trompe.

Lacenaire. — Pardon… Vous faites erreur, monsieur le président. J’ai couché et non dîné chez Soumagnac. Quand nous sommes entrés pour coucher, Soumagnac n’y était pas ; on remit la clef à François ; et quand Soumagnac revint avec sa maîtresse, il s’aperçut, bien qu’il fût ivre, que nous étions deux. Il demanda à François quel était son compagnon, et celui-ci répondit « C’est Bâton, dont je t’ai déjà parlé plusieurs fois »