Page:Lacenaire, éd. Cochinat, 1857.djvu/237

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quoi avez-vous indiqué avec votre main sur votre cou le genre de supplice que vous craigniez ?

R. Cela n’est pas vrai. Je regrettais de quitter un atelier où je pouvais gagner ma vie, et je gémissais de me voir exposé à subir les lenteurs d’une instruction criminelle, sans pouvoir gagner un sou.

Me Laput, avocat de François. — Le système de Lacenaire est évidemment de perdre ces deux hommes.

M. le Président. — Vous direz cela dans votre plaidoirie.

À l’accusé François : Lacenaire prétend que le 1er janvier vous avez changé d’habits avec lui ?

R. Est-il possible que ma taille, qui est assez élevée, puisqu’on m’appelait le grand Hippolyte, puisse se comparer avec celle de Lacenaire ? J’avais une veste et Lacenaire une redingote : ma veste pouvait-elle aller à Lacenaire ? Je ne conçois pas, encore une fois, comment Lacenaire, qui a tant de moyens, ait pu faire une boulette semblable et dire une pareille bàtise.

Lacenaire. — J’avais une redingote à la propriétaire qui était assez longue. François avait une petite veste de chasse. Nous avons changé ensemble : ma redingote allait très-bien à François ; j’étais un peu gêné dans sa veste de chasse, j’en conviens ; mais un habit de chasse peut aller à toutes les tailles.

M. le Président. — François, vous avez été arrêté et condamné pour un autre délit. On poursuivait les auteurs de la tentative d’assassinat commise sur Genevay ; il paraît que, fort indiscrètement, vous avez fait des révélations contre Lacenaire, et Lacenaire, à son tour, sachant