Page:Lacenaire, éd. Cochinat, 1857.djvu/236

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que c’était le 1er janvier que vous aviez reçu cette confidence, et cependant vous avez continué de coucher avec lui jusqu’au 6 janvier. Comment peut-on supposer qu’après une pareille confidence, vous auriez continué de coucher avec lui ?

R. Ce serait bien malheureux d’être complice d’un assassinat pour avoir couché avec Lacenaire.

M. le Président. — Je ne dis pas cela ; mais il me semble que si vous n’aviez pas été complice vous ne seriez pas resté avec Lacenaire.

Lacenaire. — Je lui ai dit le 30 décembre que j’étais l’auteur de l’assassinat de Chardon.

M. le Président, à François. — Lacenaire a déclaré que Bâton lui avait annoncé que vous aviez dit : « Je suis poussé à bout ; pour vingt francs, je tuerais un homme. » Lacenaire déclare que le 31 décembre, vous avez changé d’habits avec lui.

R. Oh ! par exemple ! je ne comprends pas comment Lacenaire, qui a tant d’esprit, peut dire cela ; nous ne sommes pas de la même taille.

Lacenaire. — Il m’a donné une veste de chasse qui, à la vérité, m’était un peu large ; je lui ai donné une redingote à la propriétaire. Magny m’a dit que François avait voulu lui emprunter son habit, mais que celui-ci le lui avait refusé, parce qu’il avait ses visites du premier de l’an à faire.

D. Quand, sur la déclaration de Lacenaire, on a été vous chercher à la maison centrale de Poissy, pourquoi avez-vous témoigné la plus grande terreur ? Pourquoi avez-vous dit : « Je suis un homme perdu ! » — Et pour-