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Page:Lacenaire, éd. Cochinat, 1857.djvu/258

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Me Laput. — Monsieur Dupuy, je demanderai communication du livre de police.

M. le Président. — Avocat, je ne suis pas ici M. Dupuy ; je préside, et vous devriez observer davantage les convenances de votre robe.

Lacenaire regarde d’un air moqueur Me Laput, qui demande la permission de donner lecture de la déposition faite par Mme Desforets dans l’instruction.

M. le Président. — Je ne le souffrirai pas. C’est à moi de diriger les débats.

M. le président examine ensuite le livre de police, et constate que Lacenaire et Avril y sont portés comme entrés à un jour de distance et qu’ils sont sortis le même jour.

La logeuse déclare que, du 6 ou 14, les deux accusés ont couché ensemble dans le même lit.

M. le Président. — Du reste, Avril ayant renoncé à l’alibi qu’il avait invoqué, ces constatations deviennent dès lors sans importance.

Fréchard, dit Brutus, est introduit en habit de condamné et amené par un garde municipal.

M. le Président. — Ayant été condamné à une peine afflictive et infamante, vous ne pouvez prêter serment : mais je vous engage à dire la vérité, sans vous laisser influencer par aucun motif de haine ou de vengeance.

Fréchard déclare être serrurier-mécanicien et débute ainsi, après avoir aspiré d’un air important une prise de tabac.

Lacenaire s’apprête l’écouter avec attention.

Je suis obligé, dit le témoin, de remonter à une épo-