tice : et, sur l’indication de Lacenaire, cinq minutes avaient suffi pour le faire paraître. Il fut amené devant la Cour. Lacenaire lui sourit avec bienveillance ; le visage de François, si pâle jusqu’alors, se colora vivement tout à coup.
M. le Président. — Connaissez-vous les accusés ?
Bâton. — Je les connais tous trois.
M. le Président. — Il paraît même que vous les connaissez tous les trois d’une manière particulière. (L’embarras de Bâton se manifeste dans son attitude ; il semble chercher dans les regards de Lacenaire le motif de sa comparution en justice.)
M. le Président. — Vous rappelez-vous une conversation que vous avez eue avec Lacenaire sur le boulevard ? Ne vous a-t-il pas dit qu’il éprouvait un embarras dans l’exécution d’un projet, que l’arrestation de son complice le mettait dans l’impossibilité de s’emparer de l’argent d’un garçon de recette ?
Bâton, après une longue hésitation. — Je ne me rappelle rien de semblable.
D. Êtes-vous bien sûr de ne pas vous le rappeler ? Ce qui doit vous mettre parfaitement sur la voie, c’est que, ne voulant pas lui servir de complice, vous lui avez indiqué l’homme qu’il lui fallait.
R. Mais non…, plaît-il ? je ne lui ai jamais fait de propositions.
D. Vous remémorez-vous d’avoir parlé à François et à Lacenaire ?
R. Mais… je ne me rappelle pas. (Il jette un regard furtif sur François, qui paraît plus troublé de moment