Page:Lacenaire, éd. Cochinat, 1857.djvu/284

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en moment.) J’ai pu lui parler de quelqu’un, mais je ne lui ai proposé personne pour un assassinat… Mais cela ne me regarde pas.

Bâton hésitait à répondre et avait peur de parler ; cependant sur les interpellations de Lacenaire, et après quelques regards encourageants jetés par lui au témoin celui-ci avoua tout à la justice. Bâton dévoila ses rapports avec François, l’entrevue de celui-ci avec Lacenaire, et la rencontre des deux assassins chez lui après l’avortement de l’affaire de la rue Montorgueil. — Dès ce moment, François était perdu.

Une joie cruelle passa sur le visage de Lacenaire, et, comme il voulait encore ajouter quelques mots à la déposition de Bâton :

François, s’écria avec un accent de colère. — Ah ça ! il n’y a donc que pour lui à parler ici ? On n’entend que lui ; on ne veut donc pas me donner la parole ?

M. l’Avocat général. — Parlez, accusé ; dans votre système, vous n’avez connu Lacenaire que le 1er janvier, jour qui a suivi la tentative d’assassinat ; vous ne l’aviez jamais vu jusque-là, disiez-vous, et voilà Bâton qui déclare que vous vous êtes trouvé avec lui et Lacenaire le 31 décembre au soir.

François se rassied et garde le silence.

Lacenaire. — Voilà, monsieur le président, comment les choses se sont passées. François est véritablement sorti le premier de la rue Montorgueil ; il m’a même enfermé. Bâton n’était pas chez lui ; j’ai été passer une demi-heure dans un cabinet littéraire ; je suis retourné ensuite chez Bâton, où j’ai trouvé François.