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Page:Lacenaire, éd. Cochinat, 1857.djvu/72

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— La bonne !… C’est la maîtresse de l’associé. Elle va sortir précisément cet après-midi. C’est elle-même qui a nourri le poupard (qui a indiqué le vol).

— Bien ! très bien ! dit Lacenaire en s’éloignant.

On fut exact de part et d’autre au rendez-vous. Le vol devait être pratiqué chez un marchand de modes, demeurant rue Saint-Honoré, au troisième, près le Palais-Royal. Les rôles furent distribués. Lacenaire devait arriver le premier dans la maison, en demandant un locataire du cinquième, toujours à table à six heures du soir. Son poste était sur le carré, pour donner l’éveil si, par hasard, le commerçant, sa femme, ou d’autres personnes arrivaient intempestivement. Les deux autres voleurs étaient censés venir chercher leur ami chez le locataire en question. De cette manière, le séjour des trois filous dans la maison s’expliquait parfaitement.

Le vol réussit à merveille et produisit deux mille francs en argent, une pièce de soie noire, deux autres de moire rose et bleue, une centaine de mètres de liseré en velours et plusieurs coupons de taffetas dépareillés.

Pendant que les industriels travaillaient, la bonne se tenait dans un fiacre en face de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois. Ils allèrent la retrouver après, et lui donnèrent les marchandises en nature, avec une somme de deux cents francs pour sa part. Après quoi elle fila rapidement avec son butin.

Les voleurs se dirigèrent ensuite vers la rue des Prêtres-Saint-Germain-l’Auxerrois, et entrèrent dans un petit établissement, nommé le Café Momus, dont Murger