En vain, Octavie et Séverin lui font-ils signe de se taire : Jacobin, tout à son chant, ne les voit pas, et il termine le premier couplet de cette complainte, qui met toujours des larmes dans les yeux.
— Mon Dieu ! Mon Dieu ! s’écria Mme Dublé, éclatant en sanglots. Comment pouvons-nous être heureux, quand nous ne savons pas où est notre Ulric, cette nuit ! C’est lui, le Canadien, errant loin de son foyer. Ulric ! Ulric !
— Ma chère, dit la voix sévère de M. Dublé, Ulric a jugé à propos de nous quitter, et je… préfère n’entendre pas mentionner son nom.
— Pourtant, mon mari, dit Mme Dublé, il faut que tu le bénisses, en même temps que tes autres enfants, tout à l’heure, il le faut ! Cette bénédiction lointaine lui portera bonheur, sûrement, à notre pauvre Ulric !
M. Dublé ne répondit pas, et Ulric, le cœur brisé, se retira dans la cuisine.