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Page:Lacerte - Aux douze coups de minuit suivi d'autres contes, 1932.djvu/23

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Aux Douze Coups de Minuit

Minuit moins cinq minutes… Un bruit de chaises remuées lui parvient : dans le salon, on se prépare à s’agenouiller pour recevoir la bénédiction paternelle. Encore une fois, Ulric quitte la cuisine et s’approche de la porte du salon. Une sorte de solennité y règne ; c’est que, dans cette famille si chrétienne, si éminemment canadienne-française, ce n’est pas une simple coutume qui va se pratiquer : c’est un devoir, que chacun accomplit révérencieusement chaque année.

Minuit…

M. Dublé se lève et tous s’agenouillent ; même Myosotis, qu’Octavie vient d’éveiller. La petite se met à genoux auprès de sa mère.

M. Dublé lève les mains, afin d’implorer pour toute la famille la bénédiction du ciel.

À ce moment, Myosotis s’approche d’Ulric, et le prenant par la main, elle lui dit tout bas :

— Venez, vous aussi !