Page:Lacerte - Aux douze coups de minuit suivi d'autres contes, 1932.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
15
Aux Douze Coups de Minuit

benjamin de la famille, qui avait alors 14 ans, mais dont le nom n’était jamais prononcé ni par son père, ni par sa mère, ni par ses frères, ni par ses sœurs, et dont le souvenir mettait des larmes dans les yeux de ses parents. Ulric, le malheureux enfant qui, n’ayant jamais aimé le travail des champs, avait fui la maison paternelle, un jour, laissant derrière lui un billet ainsi conçu :


« Chers Parents, chers frères,

Chers Parents, chers frchères sœurs,

Je me suis engagé, comme mousse, à bord d’un navire de cabotage. Adieu !
Ulric. »


Ce qui avait brisé le cœur de son père et de sa mère, c’est que Ulric avait quitté la maison paternelle le 31 décembre, jour anniversaire de sa naissance, et précisément à la veille de solliciter, avec ses frères et sœurs, la bénédiction du chef de famille.