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Page:Lacerte - L'ange de la caverne, 1922.djvu/112

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mon bras pour vous conduire à la salle à manger ! » dit, tout à coup, la voix de Castello.

— « Je vous demande pardon, M. Castello, » dit Éliane, d’une voix tremblante. « Je suis prête. »

Mirville, ayant Lucia à son bras, prit la direction de la salle à manger, Éliane et Castello les suivant ; mais Andréa resta quelques minutes à la bibliothèque, après leur départ.

Quand il fut seul, Andréa prit une feuille de papier très-mince, sur lequel il écrivit rapidement quelques lignes, puis, ce papier, il le glissa dans un des gants d’Éliane ; ensuite, il se dirigea vers la salle à manger, à son tour. Éliane, assise, à table, entre Mirville et Andréa, se demanda, encore une fois, si elle n’avait pas tort de ne pas se mettre sous la protection de ces deux hommes. Elle le savait bien, si elle leur disait : « Sauvez-moi ! Je suis prisonnière de cet homme et de cette femme, dans une caverne, rendez-vous de moonshiners… Gardez-moi ici ; ne me laissez pas partir !… » ces deux hommes la défendraient jusqu’à la mort… Mais, si elle faisait ce que sa raison lui dictait, elle condamnait le Docteur Stone, celui qui avait risqué sa vie pour elle. La raison lui conseillait donc de quitter la caverne… Le cœur lui dictait le devoir d’y rester : elle resterait.

Castello comprenait bien le danger qu’il courait. Ses yeux ne quittaient pas Éliane, placée entre ces deux hommes honnêtes, forts et robustes… Il savait bien, lui aussi, que Mirville et Andréa ne reculeraient devant rien pour sauver Éliane, si elle réclamait leur protection… Aussi, les yeux de Castello se faisaient-ils menaçants quand ils rencontraient ceux de la jeune fille et ce fut un soulagement pour lui, quand, à la fin du dîner, on vint annoncer que la limousine était prête et que le chauffeur attendait à la porte.

« Nous regrettons que vous soyez obligés de nous quitter si tôt, » s’écria Mirville. « Mais, ne l’oubliez pas, vous serez toujours les très-bienvenus à la villa Andréa. »

— « Assurément, oui ! » ajouta Andréa.

— « Merci, merci, » répondit Castello. « Mais, partons, » ajouta-t-il, en s’adressant à Éliane et Lucia. « Nous ne nous