rempli de fatuité, se réjouissait de l’exclamation de sa fiancée.
« Merci, Éliane, » dit-il. « Je crois vraiment que vous penserez à moi quand je serai parti… et j’en suis heureux, si heureux ! »
Tout à coup, une idée surgit dans le cerveau d’Éliane… Oui, elle venait de trouver un moyen de procurer des aliments pour “ses prisonniers” comme elle désignait, dans sa pensée, le Docteur Stone et Bamboula ! Elle allait profiter des bonnes dispositions de Castello pour arranger cette affaire immédiatement.
« M. Castello » dit-elle, « j’aurais une faveur à vous demander. »
— « Une faveur, ma chérie ? » demanda Castello. « Soyez certaine qu’elle vous est accordée d’avance… si c’est possible. »
— « Eh ! bien, voici : permetteriez-vous qu’on me serve mon lunch dans la bibliothèque, dorénavant ? »
— « Dans la bibliothèque ! »
— « Oui, dans la bibliothèque… Souvent, je suis obligée d’interrompre un travail important juste à l’heure du lunch… Ce sont des éditions que je suis à classifier, ou bien le catalogue… Quand je retourne à la bibliothèque ensuite, je ne me retrouve plus et c’est tout à recommencer. »
— « Mais, Éliane, vous n’êtes pas à la tâche, vous savez ! ” répondit Castello en souriant. « Même, je trouve qu’il ne convient pas tout à fait à ma fiancée, à la future Contessa del Vecchio-Castello de gagner sa vie ainsi et je… »
— « Assurément, vous ne songez pas à me priver de ce travail que j’aime, M. Castello ! » s’écria Éliane.
Ciel ! Si Castello allait lui fermer l’accès la bibliothèque ! !… Ce serait l’arrêt de mort de « ses prisonniers » le Docteur Stone et Bamboula… Elle se sentit pâlir.
— « Rassurez-vous, ma chère enfant, je ne ferai rien qui pourrait vous causer de la peine, même le moindre ennui… Je vais donner l’ordre que votre lunch soit servi dans la bibliothèque, puisque vous le désirez… Mais, Éliane… si je ne