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À ce moment, la voix de Lucia se fit entendre ; elle appelait à l’aide, d’une voix effrayée.

« Éliane ! Éliane ! Pour l’amour de Dieu ! Éliane ! »

— « Je viens, Lucia ! » cria Éliane.

Arrivée dans la chambre de Lucia, elle aperçut celle-ci assise sur son lit, les yeux démesurément ouverts. Lucia était blanche jusqu’aux lèvres ; quelque chose l’avait grandement effrayée.

« Éliane ! Éliane ! » s’écria-t-elle, en se cramponnant à la jeune fille. « Sauvez-moi ! Sauvez-moi ! Des rats ! Des rats !  ! »

Puis, tranquillement, Lucia perdit connaissance.


CHAPITRE IX

LA DÉCISION DE LUCIA


Quand Lucia revint à la connaissance des choses, elle sembla, tout d’abord, ne pas se souvenir de ce qui l’avait tant effrayée ; mais bientôt, la mémoire lui revint, car, de nouveau, elle se cramponna à Éliane en criant :

« Des rats ! Des rats ! »

— « Pauvre Lucia ! » dit Éliane. « Vous avez eu le cauchemar, n’est-ce pas ? »

— « Non ! Non ! » s’écria Lucia. « J’étais éveillée, éveillée comme je le suis en ce moment… Les lumières étaient éteintes ; seul, le poêle électrique éclairait ma chambre… Tout à coup, quelque chose sauta sur mon lit… Comme j’étais couchée, je ne pouvais pas voir ce que c’était et j’ai cru que c’était Rayon, votre petit chien… Vous le savez, Éliane, j’ai peur des chiens ; mais Rayon n’est pas méchant… Tout de même, je voulus le chasser et, pour ce faire j’étendis la main afin de le repousser… Ciel ! « s’écria-t-elle, le visage tout défait, au souvenir de ce qui s’était passé, « au lieu de votre petit chien, c’étaient des rats qui avaient sauté sur mon lit… des rats !  ! »

Pauvre Lucia ! Ses dents claquaient et elle ne cessait de trembler.