Page:Lacerte - L'ange de la caverne, 1922.djvu/178

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ritière de ces deux hommes, Mirville et Andréa, qui l’adorent… Et moi, je l’aime… oh ! que je l’aime, Stone !  ! »

— « Il me semble, Frank-Lewis, que vous êtes un parti désirable, pourtant, et Mlle Mirville… »

— « Ah ! voilà ; nous sommes amis, très-bons amis, elle et moi… Même, elle a consenti à m’appeler Frank-Lewis… Mais, voyez-vous. Stone, j’ai essayé de lui dire un jour combien je l’aime et… »

— « Eh ! bien ? »

— « Eh ! bien, elle a… ri… oui ri !… Elle riait d’un si bon cœur que je n’ai pu lui en vouloir… Stone, » s’écria ce pauvre Frank-Lewis, « si vous la connaissiez Mlle Mirville, vous comprendriez peut-être ce que je souffre !… »

— « Croyez-le, mon ami, » dit le Docteur Stone, je sympathise avec vous de tout mon cœur !… Chacun de nous a son fardeau à porter, soyez-en assuré… Moi, Frank-Lewis, je suis sans nouvelle d’une personne qui m’est aussi chère que Mlle Mirville vous est chère… et j’en souffre cruellement… Que voulez-vous, la vie n’est pas belle tous les jours !.. Moi, j’ai ma profession qui me distrait un peu, il est vrai ; tandis que vous, Frank-Lewis… »

— « C’est vrai ; moi, je ne fais rien… Je suis en société avec mon père… « Andrew Reeves-Harris and Co. » et c’est moi qui suis le « Co. » ; cependant, je ne mets pas les pieds dans le bureau une fois par mois… Mlle Mirville m’a demandé, un jour quel était mon emploi… et j’ai eu honte de lui dire que je ne faisais rien. »

— « Alors, Frank-Lewis, turn over a new leaf[1] « il en est temps encore », comme dit la chanson… Si j’étais vous, je commencerais, dès aujourd’hui, à m’initier aux affaires du bureau ; vous finirez par vous y intéresser… et vous oublierez votre grand chagrin… du moins, je l’espère. »

— « Je vais suivre votre conseil, Docteur, » répondit Frank-Lewis en se levant pour partir. « De ce pas, je me rends au bureau… Au revoir, Stone ! Merci de votre conseil ; je le crois

  1. « Vire de bord ».