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bon… et… motus ! » ajouta-t-il, en posant l’index sur ses lèvres.

— « Ne craignez pas d’indiscrétion de ma part, Frank-Lewis ; vous le savez, un médecin est un peu comme un confesseur. »

Frank-Lewis tint parole ; même, le Docteur Stone s’étonnait un peu en voyant son assiduité à l’ouvrage. Chaque jour, le jeune Reeves-Harris allait régulièrement au bureau, sans jamais y manquer.

Le médecin comprit bientôt la raison de cette ardeur au travail, car il rencontra Frank-Lewis en compagnie de la sténographe employée au bureau de Reeves-Harris and Co., et Frank-Lewis était tellement absorbé dans ce qu’il disait à la jeune fille — une orpheline de bonne famille — qu’il ne vit pas le docteur.

« Pauvre Frank-Lewis ! » se disait le Docteur Stone en souriant. « Il s’est vite consolé de ses tribulations ! »

À quelques semaines de là, Frank-Lewis annonça au médecin qu’il allait épouser, dans trois mois, Edith, la sténographe de Reeves-Harris and Co.

« Et Mlle Mirville ? » demanda le Docteur Stone.

— « Ah ! voyez-vous, Stone, Mlle Mirville est une étoile de première grandeur, qui plane trop haut pour que je prétends l’atteindre jamais… Toujours je l’admirerai Mlle Mirville… une admiration respectueuse, vous savez, Stone, dont Edith n’est pas du tout jalouse. »

Et ainsi se terminait le chapitre des tribulations de Frank-Lewis.


CHAPITRE XV

L’INVITATION


Le temps était à l’orage… Le tonnerre grondait, les éclairs zébraient les nues, le vent soufflait « grande brise » ; bientôt viendrait la pluie. Le Docteur Stone, assis près de son pupitre, à lire un traité médical, où il était question surtout de cette maladie, très à la mode depuis quelque temps