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— « Bien, Éliane, ma chérie, il sera fait comme tu le désires… et Dieu veuille que je ne sois pas la cause d’une rupture entre vous, mes enfants… Dieu le veuille ! »

La cloche sonnant pour le lunch, Yves Courcel (ou Mirville, comme nous allons continuer à le nommer, pour le moment) présenta son bras à Éliane et tous deux entrèrent dans la salle à manger. Andréa les y attendait… anxieusement… S’il allait lire du mépris pour lui dans les yeux d’Éliane qu’il idolâtrait !… Maintenant qu’elle savait qu’il avait été un forçat… peut-être qu’elle allait le mépriser… Son Éliane !… Cette exquise jeune fille, pour qui il aurait donné cet fois sa vie…

Andréa jeta un regard timide sur Éliane… Mirville avait dû tout lui raconter et maintenant qu’elle savait… peut-être qu’elle ne l’aimerait plus lui, Andréa, peut-être qu’elle le mépriserait même…

« Papa Andréa, » dit Éliane, en faisant une caresse à ce brave homme, « je sais tout… et je suis bien heureuse, je vous l’assure… Depuis que j’ai appris tout ce que mon père doit à votre si généreuse bonté, je vous aime… oh ! tant !… Tenez, papa Andréa, je vous aime bien plus qu’hier et bien moins que demain ! »

— « Éliane ! Cher Ange bien-aimé ! » murmura Andréa. « Que Dieu vous donne tout le bonheur que vous méritez !  ! »


CHAPITRE XVIII

APRÈS DOUZE ANS


À neuf heures, le samedi matin, Mirville et Andréa, accompagnés d’Éliane partirent, en automobile, pour Smith’s Grove. Même, Tristan et Rayon étaient de la partie. Il faisait un temps idéal et tout promettait une excursion de plaisir en même temps qu’un voyage d’affaires.

On approchait de Smith’s Grove, quand Éliane, tout à coup, devint très pâle et porta la main à son cœur.