— « Dieu en soit béni ! » s’exclama Yves Courcel. « Mme Duponth, » ajouta-t-il, « pourrions-nous la voir… un instant… rien qu’un instant ! »
— Je vais demander au médecin, » répondit Mme Duponth. « Ah ! le voici ! » ajouta-t-elle, en se retirant.
Le spécialiste entra à la bibliothèque, à son tour.
« Tout s’est bien passé, » dit-il. « J’ai enlevé la goutte de sang coagulée qui pesait sur le cerveau… Maintenant, elle va dormir trois heures… Il est neuf heures, » ajouta-t-il, en regardant l’heure à sa montre ; « à minuit, elle devrait s’éveiller. »
— « Et si elle ne s’éveille pas ? » demanda Andréa.
Le spécialiste ne répondit pas.
« Je sais, hélas ! » dit Tanguay. « Si Éliane ne s’éveille pas dans trois heures… elle ne s’éveillera… jamais ! »
— « Mon Dieu ! ! » s’exclamèrent-ils tous.
— « Le Docteur Desroches a raison, » répondit le spécialiste. « Nous allons espérer pour le mieux… Moi, je pars ; mais le Docteur Widelands restera toute la nuit à la villa… Vous me téléphonerez, sans doute, des nouvelles, demain matin ?… J’espère qu’elles seront bonnes ! Au revoir, Messieurs ! ! »
Le Docteur Widelands permit aux quatre hommes de voir Éliane, un instant. Combien elle était changée, la pauvre enfant !… Mais, ce n’est qu’une courte vision qu’ils eurent de leur chérie ; le Docteur Widelands leur fit signe de se retirer, puis il alla les trouver dans la bibliothèque et leur dit :
« À minuit, quand Mlle Courcel s’éveillera, je vous le ferai dire immédiatement, puis, si, en reprenant connaissance elle vous demande, vous pourrez entrer la voir pour quelques instants… Moi, je vais rester à portée de la voix de la garde-malade, jusqu’à minuit… Si vous aimez à me tenir compagnie, Docteur Desroches… »
— « Je vous accompagne, Docteur Widelands, » répondit Tanguay. Et les deux médecins quittèrent la bibliothèque.
Ce furent trois heures inoubliables encore, celles qui s’écoulèrent, si lentement, au gré d’Yves Courcel, d’Andréa et