Page:Lacerte - L'ange de la caverne, 1922.djvu/231

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Tanguay se dirige vers son siège, mais, en passant, il dépose un baiser sur le front d’Éliane.

« Éliane ! Ma femme chérie ! » murmure-t-il.

— « Mon Tanguay ! » répond Éliane.

« Je suis en retard, » dit Tanguay, en saluant les deux hommes ; « mais j’ai dû aller à Smith’s Grove. L’enfant de Frank-Lewis était malade et Mme Frank-Lewis était très inquiète… inutilement ; l’enfant souffrait d’une simple indigestion. Frank-Lewis et sa femme m’ont prié de vous saluer tous. Ils se proposent de venir passer la journée ici, avec leur petite, dimanche. »

— « Je suis bien contente, » répondit Éliane ; j’aime beaucoup Frank-Lewis, ainsi que sa gentille Edith… La petite aussi est charmante… Comment se nomme-t-elle déjà l’enfant de Frank-Lewis Reeves-Harris ? » demanda Éliane, en riant.

— « La petite se nomme Fairy-Daisy, » répondit Tanguay, en riant à son tour. Fairy-Daisy Reeves-Harris… Est-ce assez ridicule ? »

— « Mais, c’est qu’elle y tient à Fairy-Daisy, la marraine, Mme Reeves-Harris, la grand’mère, » dit Tanguay, très amusé. « Quand cette pauvre Edith ose nommer sa fille Daisy, ou Fairy, seulement, la grand’mère s’empresse d’appeler l’enfant, à son tour, en lui donnant ses deux noms sur un ton emphatique. »

— « L’as-tu vue, aujourd’hui, la grand’mère Reeves-Harris, Tanguay ? » demanda Éliane.

— « Oui, je l’ai vue, Éliane, et elle m’a annoncé une grande nouvelle aussi… »

— « Une nouvelle ? » s’écrièrent-ils tous.

— « Oui, » dit Tanguay en souriant… Mlle Daphné — la nièce de Mme Reeves-Harris, vous savez — épousera bientôt le jeune Docteur Jackson… le fils du médecin de cette pauvre Lucia, tu sais, Éliane. »

— « Mlle Daphné allait bientôt coiffer l’illustre Ste-Catherine, je crois : » dit Andréa. Et tous s’éclatèrent de rire.

— « As-tu vu ton père, Tanguay ? » demanda Yves Courcel.