— « Oui, je l’ai vu, » répondit Tanguay. Il se propose, lui aussi de venir passer une journée avec nous et de se faire accompagner par Paul. »
— « Cher Paul ! » dit Éliane.
— « Le brave enfant ! » s’écria Andréa.
Le dessert allait être servi, quand la porte de la salle à manger s’ouvrit, livrant passage à Rayon, un peu vieilli, sans doute, mais encore folichon, car il gambadait, en aboyant, comme pour annoncer la venue de quelqu’un… Suivant Rayon, arriva Tristan, et, à côté de Tristan, le tenant par son collier, marchait un enfant de trois ans… Était-ce un être humain vraiment que cet ange aux cheveux blonds bouclés, aux yeux bleus, doux et rieurs, à la bouche rose et mignonne ? N’était-ce pas un chérubin, plutôt ?… Courant, l’ange alla se jeter dans les bras d’Éliane en disant :
« Maman ! Maman ! »
— « Mon cher trésor ! Mon ange ! » dit Éliane, en pressant l’enfant dans ses bras.
— « Bonne nuit, maman, » dit l’enfant, entourant de ses bras le cou de sa mère. Comme il le faisait chaque soir, le mignon fit le tour de la table, donnant à chacun un baiser. Des bras d’Éliane, il passa à ceux de Tanguay.
« Bonne nuit, papa chéri, » dit-il ensuite, puis à grand-papa Courcel il souhaita aussi une bonne nuit.
Parvenu à Andréa, il dit :
« Prends-moi, parrain, prends Andréa ! »
Oui, Andréa était le parrain de ce blond chérubin, le premier-né d’Éliane. Quand il s’était agi de choisir un parrain pour l’enfant qui allait naître, Éliane avait offert cet honneur à son père, Yves Courcel ou bien au père de Tanguay. Andréa étant absent de la villa, ce jour-là, Yves dit à Éliane :
« Tu le penses bien, ma chérie, ce serait un honneur et un bonheur pour moi, ou pour M. Desroches d’être parrain de ton enfant ; mais je vais te suggérer de donner ce grand bonheur à M. Andréa… Tu comprends pourquoi je te suggère