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L’ANGE DE LA CAVERNE

nous avons le quinquina et j’en ai vu des plants non loin de ce rocher. Nous en ferons ample provision et nous aurons soin d’en prendre une dose de temps à autre. »

— « Et les fourmis ? » demanda Mirville.

— « Quant aux fourmis… que le ciel nous en préserve !… Cependant, les fourmis blanches n’endurent pas le soleil. Nous éviterons de cheminer sur un terrain trop humide ; nous rechercherons les endroits ensoleillés, dussions-nous souffrir de la chaleur un peu… et… »


— « Et Dieu fera le reste, » murmura Yves Mirville.

— « Contre les bêtes fauves, nous avons une arme : ce couteau, » reprit Andréa, en désignant le couteau qu’il tenait à la main et qu’il n’avait cessé d’aiguiser sur la pierre, tout en parlant. « Voyez, je suis venu à bout d’en faire disparaître presque toutes les brèches. »

— « Et contre les serpents et les alligators ? » demanda Mirville.

— « Contre les serpents nous nous défendrons avec ces gaules dont je vais effiler une des extrémités aussitôt que ce couteau sera en bonne condition pour couper le bois. On tue facilement un serpent ; il s’agit seulement de savoir s’y prendre. Un coup porté sur la nuque d’un serpent et ce serpent est mort. »

Andréa prit une des gaules et commença à en effiler un des bouts. Le couteau coupait assez bien maintenant. Ah ! ce couteau !… Quelle chance de le posséder !…

Quand une des gaules fut prête, Andréa procéda de la même manière pour l’autre.

« Voici nos armes défensives contre les serpents, » dit Andréa, en remettant une des gaules à Yves.

Andréa prit ensuite des petits morceaux de bois d’un pied et demi de longueur environ ; ces morceaux de bois il les effila des deux bouts.

« Qu’est-ce que cela ? » demanda Yves, en désignant les baguettes aux bouts effilés.

— « Cela ?… Ce sont des attrape-nigauds, répondit