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L’ANGE DE LA CAVERNE

602… Ces numéros nous rappellent de trop tristes souvenirs…

— « Comme vous voudrez, camarade ! » répondit 602. « De quel nom vous appellerai-je dorénavant ? »

818 réfléchit pendant un moment, puis il dit : — « Je garderai mon prénom, mais je changerai, nécessairement, mon nom de famille… Attendez… Appelez-moi Yves… Mirville, mon ami. »

— « Yves Mirville, » répéta 602. « C’est bien ; je m’en souviendrai. .. Moi, mon prénom me suffira comme nom de famille aussi ; je me nomme Andréa… »

— « Fort bien, » répliqua Yves Mirville… « Maintenant, excusez-moi de vous avoir interrompu, tout à l’heure, Andréa… Vous disiez que ?… »

— « Je disais, Mirville, » répondit Andréa, « qu’il s’agit maintenant de nous diriger directement vers le sud, afin d’atteindre les bords du rio Oyapok qui… »

— « Je ne connais nullement le pays, » dit Yves Mirville ; « mais je sais où se trouve le rio Oyapok, cependant. Ce rio ne coule-t-il pas entre la Guyane Française et le Brésil ? »

— « Oui… Si nous pouvons l’atteindre… »

— « Puissions-nous l’atteindre ! » s’écria Mirville.

— « Nous l’atteindrons, je crois… Nous le traverserons aussi… d’une manière ou d’une autre… Une fois sur le sol

brésilien… J’aurai un plan à vous communiquer, Mirville,

aussitôt que nous aborderons le Brésil… En attendant… »

— « En attendant, la mort nous guette de tous côtés dans ces marais : les bêtes fauves, les serpents, les alligators… »

« Oui, vous l’avez dit !… Puis, à part des bêtes fauves, des serpents et des alligators, deux grands dangers — presqu’insurmontables, ceux-là — existent dans ces infectes marais : premièrement, les fièvres pernicieuses qui, souvent, vous abattent un homme en quelques heures, puis les fourmis… Voilà deux dangers qu’on ne peut fuir. »

— « Alors, nous sommes condamnés à mourir, Andréa ? »

— « Non, non, je ne dis pas cela !… Contre les fièvres,