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L’ANGE DE LA CAVERNE

tant en voiture, il lut le billet que lui avait écrit Éliane ; il était ainsi conçu :

Docteur T. Stone,
Smith’s Grove,
Kentucky.
On me retient prisonnière dans la caverne. Je ne puis sortir sans être accompagnée, comme vous avez dû vous en apercevoir, sans doute. M. Castello m’effraie par son trop grand empressement auprès de moi ; je suis dans un si grand danger que je ne sais que devenir. Si vous le pouvez, aidez-moi !… Je sais parmi quelle sorte de gens je suis ; que vais-je devenir si vous ne me venez en aide ?…
Il y a une autre entrée à la caverne, du côté opposé à la grande entrée, je crois ; fasse Dieu que vous puissiez la découvrir et venir à mon secours !
Éliane Lecour. »


CHAPITRE XIX

LE MENSONGE DE CASTELLO


Comment les choses s’étaient-elles passées dans la caverne et comment se faisait-il qu’Éliane demeurait encore là, quoiqu’il y eut plus de six mois que sa mère était morte, la laissant, pour ainsi dire, sans protection ?… Éliane était-elle vraiment prisonnière ?

Oui, Éliane était prisonnière dans la Caverne. Sans doute, Castello n’avait jamais défendu à Éliane de sortir, mais Lucia ne la quittait pas d’une semelle ; partout où allait Éliane, Lucia la suivait comme son ombre. Éliane s’était objectée à cette surveillance, tout d’abord ; mais Castello lui avait dit qu’il était préférable qu’elle ne sortit jamais seule, parcequ’elle était restée faible depuis sa terrible maladie. D’ailleurs, la jeune fille ne connaissait pas les alentours ; elle risquait de s’égarer ou de faire quelque rencontre désagréable, dangereuse même, si elle sortait seule.