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Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/12

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la gardienne du phare

et Madame Dumond ne descend qu’à dix heures. J’aurais le temps de faire une longue promenade ; mais je ne puis m’y décider ! »

Cependant, lorsqu’elle eut déjeuné, Claire alla respirer l’air un peu. Mais elle ne resta pas longtemps dehors : les saules, humides de rosée, secoués par une brise légère, aspergeaient de gouttelettes le visage et les mains de la jeune fille :

« On dirait des larmes, » murmura-t-elle en frissonnant. Et, précipitamment, elle rentra dans la maison.

Claire se rendit à la bibliothèque, où elle s’amusa à lire en attendant l’arrivée de Madame Dumond. Celle-ci vint à la bibliothèque, à son tour, à dix heures sonnant. Claire se leva et lui souhaita le bonjour. Madame Dumond demanda à la jeune fille comment elle aimait les pièces qui avaient été préparées pour elle.

«  Je serais bien exigeante, Madame, si je n’étais pas satisfaite » dit Claire en souriant.

— « Voici quelques lettres, arrivées par le courrier de ce matin, auxquelles vous allez répondre », dit Madame Dumond.

Elle ne dicta pas les réponses ; elle dit seulement ce qu’il fallait répondre et Claire rédigea les lettres elle-même. Madame Dumond parut satisfaite du style épistolaire de la jeune fille. Tandis que Claire écrivait, Madame Dumond l’examina : elle était vraiment ce qu’on nomme une parfaite beauté blonde, cette jeune fille. Ses cheveux, d’un blond doré seyaient bien à son teint blanc et rose, à ses traits presque parfaits.

Lorsqu’elle eut terminé la correspondance, Claire transcrivit quelques pages d’un manuscrit. Madame Dumond avait quelques prétentions littéraires et c’est pourquoi elle avait jugé à propos d’engager un secrétaire.

À midi, une cloche annonça que le lunch était servi. Après le lunch, Claire accompagna Madame Dumond dans le parterre et toutes deux se promenèrent pendant une demi-heure.