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Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/11

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la gardienne du phare

ma correspondance de dix heures du matin à six heures du soir ; la veillée vous appartiendra et vous pourrez l’employer comme vous le désirerez. Acceptez-vous ? »

— « Certes, oui, j’accepte. Madame », répondit Claire, qui trouvait le salaire offert presqu’extravagant.

Madame Dumond soupira profondément, comme si elle se fut sentie soulagée, puis elle posa son doigt sur un timbre et la même jeune servante parut :

« Conduisez Mademoiselle d’Ivery a sa chambre. Je crois que vous aimerez les pièces que j’ai fait préparer », ajouta-t-elle, s’adressant à Claire ; « sinon, vous pourrez en choisir d’autres. Bonsoir. »

— « Bonsoir, Madame », répondit Claire, en se retirant. Elle fut tout bonnement émerveillée des deux chambres qu’on mettait à sa disposition et elle se trouva chanceuse, tout à coup, d’avoir trouvé une aussi bonne position.

Au moment où Claire commençait à s’assoupir, un hibou vint frôler de ses ailes, la vitre d’une fenêtre, en faisant entendre un « houhou » lamentable.

« Un hibou ! » se dit la jeune fille en frissonnant, l’oiseau de malheur !… Il ne manquait plus que cela pour compléter le décor !!!!… »

Mais Claire était littéralement épuisée de fatigue, elle s’endormit bientôt paisiblement, malgré le « houhou » des hiboux et le frôlement des branches de saules sur son balcon.

CHAPITRE II

Le personnel des « Saules »

La première chose que fit Claire, le lendemain matin, ce fut d’ouvrir sa fenêtre et de jeter un coup d’œil sur la campagne… Des saules… rien que des saules, aussi loin que le regard pouvait porter.

« Triste séjour ! » se dit la jeune fille, « c’est assez pour donner un continuel spleen… Heureusement, je vais être occupée du matin au soir… Mais il n’est que huit heures