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Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/17

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la gardienne du phare

«  N’est-ce pas, Madame, que c’est un vrai paradis terrestre ici ? »

Bientôt, Madame Dumond prit l’habitude de passer l’après-midi dans le jardin de Claire, la jeune fille apportait un livre et elle faisait la lecture à haute voix. Un jour, un autre cadeau parvint à la jeune fille : c’était un joli canot. Claire le trouva un beau matin amarré au bord du lac. Comment n’aurait-elle pas été heureuse ?… Malgré les crises d’irritation et d’énervement de Madame Dumond, la vie s’écoulait paisiblement aux « Saules » endroit qui était devenu un vrai home pour Claire.

CHAPITRE IV

La vieille Hermance

Quand le temps était beau, Claire se levait de bonne heure et se rendait à son cher jardin. Depuis qu’elle avait un canot à sa disposition, elle faisait une promenade sur le lac jusqu’à l’heure du déjeuner. Un matin, comme elle se disposait à quitter le jardin pour se rendre à la salle à manger, elle vit arriver Zénaïde, portant un plateau.

«  Je suis venue vous porter votre déjeuner ici. » dit la servante, en souriant.

— « Vous me gâtez, Zénaïde, » répondit Claire,… « Si la vieille Azurine savait cela ! » et Claire se mit à rire.

« Ce n’est pas de ses affaires. Mademoiselle, » dit Zénaïde, « Azurine n’est qu’une méchante vieille et je ne la consulte pas souvent. »

Chaque matin, après cela, Claire déjeunait au jardin, en face du petit lac.

Un matin qu’elle déjeunait ainsi, elle aperçut une femme qui semblait se diriger de son côté. Cette femme était vêtue d’un long manteau noir, surmonté d’une sorte de capuchon. Elle s’appuyait fortement sur un bâton et portait, passé à son bras gauche, un grand panier. Tout-à-coup, Claire vit cette femme porter la main à son cœur, puis tomber lourdement sur la pelouse. En un clin d’œil, la jeune fille fut à ses