côtés. L’étrangère n’était pas évanouie ; mais elle semblait suffoquer.
« Ô mon cœur, mon cœur ! » s’écria-t-elle.
Claire descendit sur le bord du lac, elle trempa son mouchoir dans l’eau et, remontant à la hâte, mouilla les tempes de la femme en prononçant des paroles encourageantes.
« Essayez de marcher », proposa Claire, « je vais vous aider ».
En la soutenant, Claire parvint jusqu’à un banc où elle fit asseoir la femme. Elle ôta son grand manteau, puis prenant un journal qu’elle trouva à sa portée, elle éventa doucement la malade. Bientôt, celle-ci respira plus à l’aise.
« Que vous êtes bonne, ma jolie demoiselle ! Je suis sujette à ces suffocations ; mais jamais on n’a pris la peine de prodiguer d’aussi bons soins à la vieille Hermance ! »
— « Allez-vous loin ? » demanda Claire.
— « Je me rends jusqu’à la ville. Mademoiselle. Je ne suis pas une mendiante, vous savez, » ajouta-t-elle, avec une certaine fierté, « je vends de menus objets sur la route ; voyez. »
Elle souleva le couvercle du panier et montra à Claire son contenu. Il y avait des crayons, du fil, des aiguilles, des épingles, etc., etc. Claire, qui était charitable, découvrit tout à coup qu’elle avait besoin de plusieurs des objets contenus dans le panier de la vieille Hermance… Justement, son porte-monnaie était dans sa poche. Elle en sortit un billet de banque et acheta plusieurs articles.
« Croyez-moi, pauvre vieille, » dit la jeune fille, « ne courez pas les routes aujourd’hui ; vous êtes trop malade. Restez chez vous à vous reposer un peu. »
« Je vais suivre votre conseil. Mademoiselle ; votre grande charité me facilite la chose » et elle se leva pour partir. Mais au moment de s’en aller elle dit à la jeune fille :
« Encore merci ! Dieu vous bénira… Quant à moi, je n’oublierai jamais ce que vous avez fait pour moi aujourd’hui ! »
En effet, elle ne l’oublia jamais.