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Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/20

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la gardienne du phare

« Il faut que je retourne aux « Saules », dit Claire, « mais je reviendrai ce soir, et tous les matins et tous les soirs, tant que vous serez malade. Voici le reste des biscuits ; je vais les mettre à votre portée, ainsi que le thé que je viens d’infuser. À ce soir. »

Le soir, sans y manquer, en effet, la jeune fille retourna à la hutte, apportant quelques provisions qu’elle avait achetées à la ville dans le cours de la journée.

La vieille Hermance fut malade dix jours et Claire la soigna. Le onzième jour, elle put se lever et, deux jours plus tard, lorsque Claire arriva chez elle, elle aperçut la vieille femme qui préparait elle-même son repas du soir.

« Vous êtes en bonne santé maintenant, » dit la jeune fille. « Je ne reviendrai plus aussi souvent ; mais je viendrai de temps à autre, tout de même. »

« Chère Mademoiselle, » dit Hermance, « je pars demain pour ma tournée de l’été ; je serai absente deux mois. Je voudrais bien pouvoir vous dire combien je vous suis reconnaissante… Je ne le puis… »

— « N’en parlons pas, » dit Claire. « J’ai fait pour vous ce que vous auriez fait pour moi ou pour toute autre personne. Adieu, Hermance. »

— « Je n’oublierai jamais ! » répéta la vieille femme.

CHAPITRE VI

Le prélude de la tragédie

Lorsque Madame Dumond descendit à la bibliothèque, huit jours plus tard, Claire vit qu’elle n’avait pas dormi, car ses traits étaient étirés et elle avait l’air très-lasse. De plus. Madame Dumond était irritable et nerveuse, ce matin-là, plus que de coutume.

« Le courrier n’est pas encore arrivé, » dit-elle à Claire. « En attendant, copiez ces notes que je vous ai données hier, sur l’Atlantide. »