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Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/28

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la gardienne du phare

Hélas ! tout condamnait Claire, compagne et secrétaire de Madame Dumond, et, ce soir-là même, elle fut incarcérée dans une cellule de la prison.

CHAPITRE IX

Le complot

Les funérailles de Madame Dumond avaient eu lieu et les « Saules » était abandonné. Zénaïde avait trouvé à se placer ailleurs. Quant à Azurine, Madame Dumond s’était toujours montrée généreuse et, durant ses vingt ans de services, la vieille servante avait dû accumuler un respectable magot. Azurine disparut un jour et ce n’est que beaucoup plus tard qu’on apprit ce qu’elle était devenue.

Les « Saules », abandonné, eut bientôt la réputation d’être hanté. Plusieurs affirmaient avoir entendu des gémissements et des plaintes s’échapper de la maison. Effet de l’imagination : ces gémissements et ces plaintes n’étaient que la brise se jouant au milieu des saules. Qu’importe ! la réputation de cette demeure était faite et les paysans de l’endroit se signaient en passant. Enfin, la superstition faisant des siennes, nul n’aurait voulu passer près des « Saules » après le soleil couché. Les « Saules » deviendraient bientôt une ruine… Plus tard, sans doute, on en ferait un objet de curiosité que viendraient visiter de hardis aventuriers, n’ayant pas peur, eux, des revenants.

À cinq milles à peu près des « Saules », trois semaines après l’assassinat de Madame Dumond, on eut pu voir cheminer sur la route, une vieille femme, un panier au bras : c’était la mère Hermance. La pauvre vieille semblait littéralement épuisée de fatigue ; mais elle savait trouver bientôt une petite auberge, où elle pourrait se reposer et se réconforter.

L’auberge, en effet, était à un détour du chemin et Hermance y entra. Elle était partout la bienvenue, cette bonne veille. L’aubergiste la salua d’un gai « bonjour, mère Her-