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Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/43

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la gardienne du phare

Une main se pose sur son bras en ce moment et une voix murmure tout bas :

« Claire ! »

Claire lève les yeux et elle aperçoit, penché sur elle et la regardant avec tendresse, le Commandant Hervé d’Arles.

CHAPITRE XVI

Hervé d’Arles

Claire faillit tomber à la renverse. Comment, malgré son déguisement, le Commandant d’Arles l’avait reconnue !… Elle voulut se lever, mais Hervé posa doucement sa main sur le bras de la jeune fille.

« Ne partez pas, je vous en prie, dit-il, j’aurais tant de choses à vous dire !… Et d’abord, pardonnez ma brusquerie… Si je vous ai nommée ainsi, c’est que je voulais que vous sachiez que je vous ai reconnue et que vous n’avez rien à craindre tant que vous serez sur ce bateau. »

— « Merci, Monsieur », répondit Claire. « Je ne repousse pas votre protection… Quelle triste vie que la mienne ! » et elle fondit en larmes.

— « Je vous ai reconnue en vous apercevant, car jamais je n’ai oublié votre visage et notre rencontre des temps plus heureux. »

— « Vous savez l’accusation qui pèse sur moi ? »

— « Oui, je le sais ; mais inutile pour moi de vous affirmer que je vous sais innocente du meurtre de Madame Dumond ! »

— « Ah ! que vos paroles me font du bien. Monsieur ! »

— « Et maintenant, j’espère vous faire revenir sur votre décision d’accompagner ce vieillard au « phare des glaces ». Sûrement, sûrement, vous n’en ferez rien ! »

— « Il le faut ! », répondit la jeune fille avec décision.

— « Nous en causerons de nouveau, n’est-ce pas ?… Peut-être reviendrez-vous sur le pont à la même heure, demain soir ? »