Aller au contenu

Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
40
la gardienne du phare

— « Je ne sais », murmura Claire, en baissant les yeux. « Peut-être », ajouta-t-elle, en se levant.

Elle fit quelques pas dans la direction de l’escalier, puis elle revint :

« Bonsoir », dit-elle, en tendant la main à Hervé, « Bonsoir et merci ! »

Hervé saisit la main que lui tendait la jeune fille, il la pressa doucement, puis, s’enhardissant, y posa ses lèvres.

Cette conversation fut le prélude de bien d’autres. Chaque soir, Claire montait sur le pont où Hervé venait la rejoindre. Mais en vain le jeune homme essayait-il de décider la jeune fille à renoncer à son projet d’accompagner le vieillard au « phare des glaces ».

« C’est là seulement que je serai en sûreté », disait-elle, « il le faut ! »

Un soir, le Comandant dit à Claire :

« Il est un moyen… moins pénible, peut-être, de vous mettre à l’abri de tout danger… Claire, dans trois jours, nous arriverons à un port important. Consentez à devenir ma femme immédiatement à notre arrivée… Personne ne songera à associer la Comtesse d’Arles avec Mademoiselle d’Ivery. »

Claire éclata en sanglots, puis elle saisit la main d’Hervé et la baisa passionnément.

« Ô, mon noble Hervé ! », s’écria-t-elle. « Ah ! ce serait mal vous aimer que d’accepter de devenir votre femme dans les présentes circonstances ! »

— « Claire ! Claire ! », dit Hervé dont la voix tremblait d’émotion, « vous m’aimez ?… Je n’osais l’espérer… Vous venez de l’avouer ! »

— « Ah ! si je t’aime ! », murmura la jeune fille, entourant de ses bras le cou d’Hervé. Il la pressa sur son cœur longuement, puis leurs lèvres s’unirent dans un baiser passionné.

Cependant, Claire, malgré toutes les supplications d’Hervé, ne voulut pas consentir à sa généreuse proposition.

« Je serai votre fiancée pour le moment, si vous le dé-