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Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/46

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la gardienne du phare

Tribord s’était attaché à Claire et il la suivait partout. La veille de l’arrivée au port donc, Marcel Lebrun vint trouver la jeune fille et lui dit :

« Écoute, Jean Clerc, je vais te faire cadeau de Tribord ; il te désennuiera au « phare des glaces »… et Dieu sait que tu auras besoin de quelques distractions, tout seul, là-bas, avec ce vieillard de malheur ! »

— « Vous me donnez Tribord !… Oh ! combien je vous remercie !! »

— « C’est bon, c’est bon, répondit le matelot. Je ne suis pas méchant au fond et je sais que le chien sera mieux avec toi qu’avec moi, mon garçon. »

Le lendemain matin, arrivée au port et congé général. Ce fut une inoubliable journée pour Claire et Hervé, car ils la passèrent entièrement ensemble… Presque entièrement, je devrais dire, car Claire et Hervé, chacun de son côté, semblaient avoir des achats privés à faire. Chose certaine, c’est que, le soir, bien des mystérieux colis prirent place à bord du bateau de ravitaillement.

Entre autres choses, Hervé acheta un splendide collier à Tribord, collier à lames et pointes d’argent et orné d’une plaque, en argent aussi, sur laquelle il avait fait graver : « Tribord. Phare des Glaces ». Ce cadeau fit grand plaisir à Claire et même à Tribord qui semblait tout fier de n’avoir pas été oublié.

Lorsqu’on fut de retour au bateau, au moment d’appareiller, Claire alla trouver Marcel Lebrun et lui tendit un petit paquet : c’était un étui, que le matelot ouvrit avec empressement. Sa surprise et sa joie furent grandes en y apercevant une pipe en écume de mer, à bout d’ambre, dont le bol représentait un bâtiment, toutes voiles dehors.

Cette journée réservait une autre surprise à Claire. Le soir, à l’heure de leur conversation ordinaire, Hervé emmena la jeune fille dans sa cabine. Cette cabine était spacieuse et trois de ses pans étaient couverts de tablettes contenant des livres :