Aller au contenu

Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
41
la gardienne du phare

sirez, Hervé ; mais, votre femme, non… pas avant que mon innocence soit reconnue et le coupable livré à la justice. »

— « Écoutez, Claire, je consacrerai tout mon temps à découvrir le meurtrier de Madame Dumond puis, quand je l’aurai découvert, j’irai vous chercher au « phare des glaces »… et Dieu veuille que ce soit avant longtemps, ma bien-aimée ! Vous êtes ma fiancée, Claire, n’est-ce pas ? »

— « Oui, Hervé », répondit Claire, simplement.

CHAPITRE XVII

« Tribord »

Le bateau allait rapidement. Dans deux jours, il s’arrêterait à un port, il ne s’arrêterait plus ensuite qu’une seule fois avant d’atteindre le « phare des glaces ». On resterait toute une journée à ce port et les nouveaux fiancés passeraient cette journée ensemble.

La veille, dans l’après-midi, Claire reçut un cadeau qu’elle apprécia fort. Il y avait, parmi les matelots, un nommé Marcel Lebrun. Marcel Lebrun avait un chien, un magnifique Saint-Bernard, qui avait nom « Tribord »… Tribord recevait plus de coups de pieds que de caresses de son maître, surtout lorsque celui-ci avait une tendance à bâbord, ce qui lui arrivait souvent, malgré les règlements sévères du bord. Un jour que Marcel Lebrun avait battu son chien, Claire était intervenue :

— « Vous n’avez pas honte de maltraiter ainsi cette pauvre bête ! », s’était-elle écriée, les larmes aux yeux.

— « De quoi ?… De quoi ?… » avait dit le rude matelot. « Le chien m’appartient ; j’en fais ce que je veux ! » Et il s’apprêtait à administrer un coup de pied à « Tribord », quand la main du Commandant s’abattit sur son épaule :

« Touche à ce chien », avait dit Hervé, pâle de colère, « et je te donnerai quatre jours dans le fond de cale ! »