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Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/49

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la gardienne du phare

« Le second numéro », reprit le mousse, Va, petit mousse, » extrait de l’opéra « Les cloches de Corneville » sera rendu par monsieur Marcel Lebrun, matelot. »

Marcel Lebrun, rasé de frais, portant son habit des dimanches et fier de lui, à coup sûr, exécuta bien sa tâche et fut vivement applaudi.

« Le quatrième numéro est, « Joyeux anniversaire, » morceau d’orchestre ».

« Le cinquième numéro » continua le mousse, prenant son rôle au sérieux : « Le naufragé », de François Coppée, sera déclamé par monsieur le Lieutenant Beaudry, second de ce bateau. »

Le lieutenant dit si bien cette pièce que tous avaient des larmes dans les yeux, en l’écoutant.

« Le sixième numéro, » acheva le mousse, « Les larmes des fleurs, » composition, paroles et musique du jeune compagnon Jean Clerc, chanté par l’auteur. »

Une salve d’applaudissements accueillit Claire lorsqu’elle parut sur l’estrade, portant un magnifique bouquet. L’orchestre l’accompagnant en sourdine, elle chanta :

LES LARMES DES FLEURS.

La fleur est admirable,
Dans son corps embaumé
Est une âme capable
De souffrir et d’aimer.
Or, elle semble se complaire
Sous le soleil ardent,
Elle aime la brise légère
Qui l’effleure en passant.

Lorsqu’arrive l’automne
Elle souffre vraiment ;
Voyez-la qui frisonne
Et s’incline en tremblant.
Alors, de souffrance, épuisée.
Elle verse des pleurs ;
Les gouttelettes de rosée
Sont les larmes des fleurs.