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Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/50

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la gardienne du phare

Tous applaudirent en criant : « Encore ! Encore ! » Tous, excepté Hervé, qui avait légèrement pâli et dont les yeux s’étaient remplie de larmes… Claire ! Sa bien-aimée !!

L’orchestre exécuta une marche triomphale. Les matelots vinrent souhaiter bonne nuit à leur commandant, qui resta seul avec Claire. Tous deux montèrent sur le pont.

« Claire, ma bien-aimée », murmura Hervé, « j’ai failli éclater en sanglots quand je vous ai entendu chanter cette exquise chanson de votre composition. Nous la ferons publier un jour, ma chérie, et vous la signerez : Claire, Comtesse d’Arles. »

« Cher Hervé, » répondit la jeune fille, « je suis contente que vous ayez aimé ma petite chanson ; je l’ai composée exprès pour votre fête. »

« Chère adorée, chantez pour moi seul, « Les larmes des fleurs, » voulez-vous ? »

Sa main dans celle d’Hervé, Claire chanta, sa voix s’élevant, douce et pure dans l’air du soir.

Et ainsi se termina cette fête, que ni Claire ni Hervé n’oublieraient jamais.

Six semaines plus tard, le bateau de ravitaillement s’arrêtait en face du « phare des glaces ».

CHAPITRE XIX.

Le Phare des Glaces

Le bateau de ravitaillement ne devant rester que trois jours au phare des glaces. Les hommes devaient travailler nuit et jour au transport des provisions de toutes sortes, car on ne pouvait s’attarder dans ces régions dangereuses.

Le phare était construit sur un îlot, comme nous l’avons dit déjà. Durant la belle saison, qui est courte au-delà du 65ème parallèle nord, la mer entourait le phare ; mais, durant le long hiver polaire, l’îlot n’existait plus ; il se reliait aux glaciers par d’autres glaciers. Aussi loin que le regard pouvait porter, ce n’était que plaines et montagnes de glace. Le