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Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/68

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la gardienne du phare

En ce moment, un coup de pistolet se fait entendre : l’ours atteint au cœur, tombe foudroyé.

Claire et Zilumah se relèvent.

« Est-ce toi qui a tiré ce coup ? » demanda Claire à Zilumah.

— « Ce n’est pas moi, je n’avais pas mon pistolet… Je pensais que c’était vous ! »

Qui donc avait tiré ce coup qui leur avait sauvé la vie à toutes deux ?…

— « Voyez, voyez ! » s’écria Zilumah, en désignant le lit où agonisait le vieillard.

Dans la main du moribond, Claire aperçut un pistolet dont le canon fumait encore. Quand elles étaient accourues à son chevet, elles avaient déposé leurs pistolets sur le lit du gardien… Celui-ci, rassemblant la reste de ses forces, avait tiré le coup qui leur avait sauvé la vie.

— « Monsieur, oh ! Monsieur, vous nous avez sauvé la vie !… » s’écria Claire. « Merci, merci, et que Dieu vous bénisse ! »

— « La meurtrière… » répondit le vieillard, « fermez-la vite ! » Ce furent ses dernières paroles. Lorsque les jeunes filles revinrent, après avoir fermé la meurtrière, le vieux gardien du phare des glaces avait rendu son âme à Dieu.

CHAPITRE XXVI

Les funérailles.

Aussitôt qu’il fit jour, Claire et Zilumah s’occupèrent d’ensevelir le vieux gardien du phare et de procéder à ses funérailles. C’était une bien lugubre tâche que cet ensevelissement, et Claire se demanda plus d’une fois comment elle aurait pu l’accomplir sans l’aide de Zilumah.

On enveloppa le corps dans un sac d’emballage, puis il fallut le descendre à la surface du sol. L’escalier en spirale étant trop étroit, à l’aide d’une forte corde, on fit glisser la dépouille du vieillard le long de la maçonnerie, jusqu’au sol.