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Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/74

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la gardienne du phare

elle le signa et le fit signer par Zilumah, puis il fut enfermé dans la cassette avec les autres papiers.

Ce soir-là, pendant la veillée, Claire parla d’Hervé… Elle raconta à Zilumah ses fiançailles et l’espoir qu’elle avait au cœur qu’il revînt la chercher bientôt peut-être. À son grand étonnement, l’Esquimale fondit en larmes.

« Et moi, que deviendrai-je, Claire ?… Ne sommes-nous pas heureuses ici ?… »

— « Sans doute, Zilumah ; mais nous sommes deux faibles jeunes filles, seules aux confins du monde, il ne faut pas oublier cela… Si l’une de nous tombait malade ! »

— « Ce n’est guère probable, Claire. »

— « Crois-moi, Zilumah, je suis très satisfaite de la vie que nous menons ici ; seulement, Hervé me manque, ah ! tant !!! Tu le verras mon Hervé, Zilumah, un jour, je l’espère. Car nous ne nous quitterons jamais ; là où j’irai, tu viendras… Si je quitte un jour le « phare des glaces », ce ne sera qu’avec toi. »

La joie de Zilumah fut grande en entendant Claire lui parler ainsi… Elles ne se quitteraient plus jamais ces deux jeunes filles que le sort avait jetées ensemble !!…

La vie accoutumée reprit au phare, vie un peu monotone peut-être ; mais non sans charmes. L’été viendrait bientôt et les deux jeunes filles se promettaient bien des promenades en mer et de longues excursions qui feraient passer le temps agréablement. Mais un événement vint renverser tous leurs projets et jeter dans le désespoir la gardienne du phare et sa compagne.

CHAPITRE XXVIII

La débâcle.

On était au premier jour de mai. Dans l’après-midi de ce jour. Claire et Zilumah, accompagnées de Tribord, allèrent faire une promenade ; mais elles ne restèrent pas long-