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Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/87

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la gardienne du phare

qu’en entier et paraissait n’être suspendu que par un fil…

Claire se mit à prier tout haut…

C’était fini… Claire recommanda son âme à Dieu et conseilla à Zilumah de faire de même…

Un silence se fît, silence lugubre… Ce silence fut interrompu soudain d’une façon non moins lugubre : Tribord, la tête rejetée en arrière, hurlait la mort !!

CHAPITRE XXXIII

Rapatriement

« Claire ! »

Dans le rez-de-chaussée, aux oreilles des condamnées, ce nom, jeté ainsi, fut comme un appel du clairon.

« Claire, êtes-vous là, Claire ? »

— « Hervé ! » cria la jeune fille, « ô Hervé !  ! »

— « Je viens », répondit la première voix.

Et aussitôt apparut, passant par une des meurtrières, le fiancé de Claire, Hervé d’Arles. En deux enjambées, il fut auprès de la jeune fille et la pressait dans ses bras.

« Ô ma bien-aimée ! » disait Hervé, « j’avais le pressentiment que vous étiez en danger… Venez, Claire, venez. Nous avons creusé un couloir par lequel vous atteindrez la liberté. »

Tout en parlant, les yeux d’Hervé firent le tour de l’étroite prison et tombèrent sur la jeune Esquimale.

— « Zilumah », dit Claire, « voici le Comte Hervé d’Arles. Hervé, voici Zilumah, ma fidèle et dévouée amie. »

Comme s’il se fut trouvé dans un salon, à une réception mondaine, Hervé salua profondément Zilumah en murmurant :

« Mademoiselle… »

Mais il fallait se hâter de quitter ce trou où les guettait la mort.

« Lebrun ! » cria Hervé, à l’orifice de la meurtrière.