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Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/89

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la gardienne du phare

Le lendemain matin, à la pointe du jour, le « Claire » quitta l’îlot du phare pour toujours.

Après le déjeuner, Claire et Zilumah montèrent sur le pont où Hervé vint les rejoindre. Zilumah, se sentant de trop, les laissa seuls sous un prétexte quelconque et descendit dans sa cabine.

« Hervé », dit Claire, « si vous êtes venu me chercher, c’est que vous avez découvert des preuves de mon innocence ? »

Hervé pâlit et ne répondit pas.

« Hervé ! » cria Claire, « vous ne répondez pas ?… Cette hésitation me tue… »

— « Hélas ! Claire, » murmura le jeune homme, « la vieille servante Azurine est morte sans avoir recouvré l’usage de la parole. »

— « Alors », s’écria Claire en fondant en larmes, « jamais, jamais on ne connaîtra le meurtrier de Madame Dumond, puisque la cassette a été ensevelie dans les décombres ! »

— « De quelle cassette parlez-vous, ma bien-aimée ? » demanda Hervé.

Alors Claire raconta la mort du vieux gardien du phare et parla de la cassette contenant les précieux documents, ces papiers qui devaient proclamer son innocence au monde entier.

Hervé essayait de consoler sa fiancée :

« Nous nous marierons, Claire, aussitôt arrivée en France ; sous le nom d’Arles, personne ne cherchera Mademoiselle d’Ivery. »

Mais Claire, secouant la tête, continua à pleurer. À ce moment, une main se posa sur son épaule et la voix de Zilumah dit :

« Vous pleurez, Claire ?… Moi qui vous croyais trop heureuse pour verser d’autres larmes que des larmes de joie !! »

— « Oh ! Zilumah, répondit Claire, je pense à la cassette en ébène qui a été ensevelie sous les ruines « du phare des glaces »… Cette cassette qui m’était plus précieuse que la vie, puisqu’elle contenait ma justification… »