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Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/90

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la gardienne du phare

— « N’est-ce que cela ? » dit Zilumah en souriant. « Voyez, Claire ! »

Et l’Esquimale tendit à Claire la cassette, qu’elle avait sauvée du naufrage.

Claire crut mourir de joie.

— « Zilumah, oh ! Zilumah !! »

C’est tout ce que l’ex-gardienne du phare put dire, tant son émotion était grande ; mais elle entoura de ses bras le cou de l’Esquimale et lui donna un baiser. Cette bonne Zilumah ! elle était parvenue à sauver la cassette de la catastrophe et en ce faisant, elle avait droit à la reconnaissance de Claire et d’Hervé, puisque tous deux lui devraient leur bonheur.

CHAPITRE XXXIV

Le bonheur n’a pas d’histoire.

Deux ans se sont écoulés. C’était un soir du mois de janvier, le Comte et la Comtesse d’Arles recevaient ce soir-là. Les salons, brillamment éclairés, étaient remplis de visiteurs. Le Comte et la Comtesse, debout à l’une des extrémistes du grand salon recevaient leurs amis avec cordialité et grâce. Tout à côté de la Comtesse est une jeune fille de race étrangère, élégamment vétue et jolie en son genre ; ses yeux surtout sont magnifiques, doux et rêveurs à la fois, ils ont déjà enflammé bien des cœurs. Cette jeune élégante, c’est Zilumah, amie et pupille du Comte et de la Comtesse d’Arles.

Neuf heures sonnent. À peine les notes argentines d’une mignonne pendule ont-elles cessé de se faire entendre que Claire, Comtesse d’Arles, quitte les salons, furtivement. Elle franchit l’escalier monumental et parvient au second étage. Sur le seuil d’une porte, le bon chien Tribord est couché. Il se lève à l’arrivée de sa maîtresse et frétille de la queue. Tournant le bouton de la porte, Claire entre dans une grande pièce, éclairée seulement par une veilleuse. Au milieu de cette pièce est un berceau et, dans ce berceau repose le fils de Claire, le Vicomte Ivery d’Arles, âgé de six mois.