Aller au contenu

Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

La Gardienne
du Phare

CHAPITRE I

« Les Saules »

« On demande une jeune femme, possédant une bonne instruction, pour remplir les charges de secrétaire et de dame de compagnie. S’adresser à madame Dumond, « les Saules. »

Cette annonce frappa les yeux d’une jeune fille qui, tout en marchant, lisait les annonces d’un journal.

« Voilà justement mon affaire, se dit-elle… N’est-ce pas providentiel, moi qui ne savais pas comment je dînerais ou si je dînerais demain ! »

« Les Saules » reprit la jeune fille, ce nom ne me dit rien ; mais peut-être la propriété de Madame Dumond ressemble-t-elle à celle de Madame Fâbre, où j’étais employée ; cette propriété s’appelait « Les Cèdres » mais on eut vainement cherché un cèdre dans tous les environs… « Les Saules » brrr !… ça me donne froid dans le dos !  !… S’il y a une chose que je déteste, c’est un saule, je n’ai jamais pu réagir contre cela. Les saules me font toujours frissonner et ils me donnent comme le pressentiment d’un malheur… Mais je n’ai pas le choix… Je vais m’informer où demeure Madame Dumond ».

Le soir même, la jeune fille sonnait à la porte d’une grande maison blanche, à laquelle on parvenait à travers de longues allées bordées de saules. Une servante, l’air avenant, vint ouvrir :

« Puis-je parler à Madame Dumond ? »

— « Entrez, mademoiselle, je vais voir si Madame peut vous recevoir. »