mouvoir le yatch. L’abbé Bernard essaya bien de poser quelques questions au marin, mais celui-ci ne l’entendit pas, sans doute, car il ne répondit pas.
Au bout d’une heure, à peu près, de cette navigation silencieuse, sur une mer très calme, le marin quitta sa machine et s’approchant du prêtre, lui dit, d’un ton très poli :
— « Je le regrette, monsieur l’abbé, mais il faut que vous consentiez à vous laisser bander les yeux. »
— « Que signifie ce mystère ?… je refuse, » répondit l’abbé.
— « Il le faut », reprit son compagnon, sans rudesse, et je vous donne ma parole qu’il ne vous sera fait aucun mal. »
Et sans laisser au prêtre le temps de répliquer, il lui jeta sur la tête un sac de toile goudronné, qu’il ficela étroitement. L’abbé n’essaya même pas de se défendre ; on ne pouvait lui vouloir aucun mal, à lui qui n’avait fait que du bien toute sa vie. D’ailleurs, il n’était pas de force à lutter contre le robuste matelot.
L’abbé Bernard crut entendre un bruit étrange, comme si les flots se fussent entr’ou-