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NÉMOVILLE.

L’abbé tourna la tête et vit, appuyé au banc où il était assis, un homme à l’allure de marin. Le prêtre ne l’avait pas entendu arriver.

— « Oui, mon ami, que puis-je faire pour vous ? »

— « Veuillez me suivre monsieur l’abbé, je vais vous conduire auprès d’un mourant. Venez, venez vite. »

— « Je vous suis. Je cours au presbytère, chercher ce qu’il me faut, et, dans un instant, je suis à vous. »

L’abbé entra dans le presbytère et se rendit à la bibliothèque. Le prêtre qui lui donnait l’hospitalité n’y était pas. L’abbé Bernard lui écrivit à la hâte quelques mots, pour le prévenir de son absence, puis, il prit un paletot chaud et quelques menus objets, dont il pouvait avoir besoin, et quitta le presbytère.

Arrivé au jardin, il aperçut le marin, qui semblait l’attendre avec impatience :

— « Nous allons par eau, monsieur l’abbé », dit-il sans préambule. Le prêtre s’installa sur le banc d’un yacht à la forme étrange, et l’on partit. Un silence complet régnait à bord ; on n’entendait que le bruit de la machine faisant