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NÉMOVILLE.

CHAPITRE XX.


HEURES DÉSESPÉRANTES.


— « Gaétane, dit Jeanne, il ne faut pas que nous oublions de refaire nos forces, nous en aurons probablement besoin pour de longues heures encore. Prenons quelque nourriture. »

— « Je suis incapable de songer à autre chose qu’à notre péril, répondit sa compagne, mais je suivrai vos conseils, Jeanne ; vous êtes plus courageuse que moi, je le vois, vous ne vous laissez pas abattre. Hélas !… reverrons-nous jamais ceux que nous aimons !… » Et Gaétane fondit en larmes.

— « Ne vous désespérez pas, mon amie, lui dit sa compagne, il est bien certain que Paul et Roger feront l’impossible pour nous retrouver ; ils doivent déjà être à notre recherche, et qui sait, ils ne sont peut-être pas très éloignés de nous. Observons la mer à tour de rôle, afin de ne perdre nulle chance de salut. Tandis que l’une de nous se reposera l’autre veillera jusqu’à ce que nous ayons été recueillies par un bateau sauveur, ou retrouvées par nos amis. »