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NÉMOVILLE.

d’en préparer quelques-uns pour leur repas, et elles durent défendre leur pêche contre les albatros, qui semblaient assez disposés à ne pas se gêner, et se préparaient déjà à se servir généreusement à même le filet, qu’il fallut mettre en sûreté dans la caverne. La hardiesse de leurs amis, amusa un instant Jeanne et Gaétane, et cela leur permit d’oublier un peu leur tristesse et leur secrète appréhension, qu’elles n’osaient encore se communiquer. Le déjeuner fut assez gai ; les jeunes femmes essayaient de se tromper mutuellement sur la terrible vérité que chacune avait découverte, car Jeanne aussi savait, depuis quelques jours, quelle était la nature de l’île qu’elles habitaient.