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NÉMOVILLE.

préoccupation plus impérieuse : celle de se réconforter par un peu de nourriture et de se reposer, car tous étaient, on le devine, exténués de fatigue. Sans même prendre la peine d’allumer un feu, chacun improvisa son repas de quelques conserves froides, puis se roula dans sa couverture, et s’endormit, confiant la garde du campement au chien « Turko », qui appartenait à un jeune ingénieur du nom de Roger de Ville.

Le lendemain, l’orage s’était calmé ; il faisait un soleil radieux, dont les chauds rayons mirent un peu d’espoir au cœur des naufragés. Lorsqu’on eut déjeuné, et, cette fois, on se paya le luxe de café brûlant, il fut décidé qu’on irait en excursion de découverte. Il était important de savoir quelle était la nature de la terre sur laquelle on se trouvait ; était-ce une île ou bien le continent ? Tous les naufragés essayaient de se convaincre que cette dernière hypothèse était la bonne, car si l’on était sur le continent, il serait assez facile de regagner les régions habitées ; si, au contraire, on était sur une île inconnue… On ne voulait même pas s’arrêter à cette supposition, elle était trop épouvantable.

Mais dans tous les cas, les pauvres naufragés se confiaient en la Providence, qui ne