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des Langues Celtique & Françoise.


se permettant beaucoup de licences & de transpositions, n’étoient pas, sans doute, dans ces tems-là, des modèles d’une syntaxe fort régulière. Cependant, pour remplir mon objet, autant que la disette des monuments le peut permettre, je dois rapporter quelques traits des auteurs que le tems a épargnés : en les fixant à-peu-près au tems où ils ont écrit, nous suivrons l’ordre des révolutions de la langue, nous comparerons aussi les différences qui se trouvoient dès-lors entre la prose de la langue poétique.

Le plus ancien monument que nous ayons, & dont j’ai déjà fait mention, est le serment de Louis-le-Germanique. Je ne parlerai point de celui de Charles-le-Chauve, non plus que du poëme d’Otfrid, parce que ces deux pièces étant en franck-teuch, théotisque ou tudesque, elles n’ont aucun rapport à la langue françoise, qui est sortie du romain, dans lequel Louis-le-Germanique fit son serment, pour se faire entendre des François. Quoiqu’on trouve ce serment dans plusieurs auteurs qui le rapportent d’après Nithard, comme il n’est pas long, l’objet de mon mémoire m’engage à le rapporter ici pour fixer en quel état la langue étoit alors.

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